Qu’est-ce que le SPI (Stage de Préparation à l’Installation) ?
Le Stage de Préparation à l’Installation, plus souvent dénommé SPI, est, depuis 2014, une formation devenue depuis facultative pour obtenir l’immatriculation auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Il a pour objectif d'initier le futur entrepreneur à la bonne gestion de son entreprise. Le stage de préparation à l'installation permet au futur chef d'entreprise artisan :- D’obtenir des réponses aux principales questions qu'il doit se poser au regard de son nouveau statut,
- D'acquérir les connaissances de base dans les domaines juridique, fiscal, social, comptable, pour la création d'une entreprise artisanale.
Le Stage de Préparation à l'Installation (SPI) est-il obligatoire ?
Depuis la loi PACTE de 2019, le SPI n'est plus une obligation mais une option pour les futurs artisans. Cependant, il reste fortement recommandé pour plusieurs raisons :
1. Compréhension globale : Il couvre tous les aspects essentiels de la création d'entreprise.
2. Clarification : C'est l'occasion de poser vos questions et d'affiner votre projet artisanal.
3. Informations cruciales : Vous y apprendrez les bases juridiques, fiscales et sociales nécessaires.
4. Réseautage : Le SPI offre l'opportunité de rencontrer d'autres professionnels, créant ainsi un réseau précieux pour le succès de votre activité.
Bien que facultatif, le SPI demeure un atout considérable pour tout porteur de projet artisanal souhaitant démarrer sur de bonnes bases.
À qui est destiné le SPI ?
Le SPI est destiné aux futurs dirigeants de sociétés, aux artisans et aux autoentrepreneurs, dès que ces derniers relèvent de la chambre des Métiers. Tous les professionnels désirant immatriculer leur entreprise à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat peuvent effectuer ce stage, que les activités exercées soient à titre principal ou secondaire.Comment s'inscrire au SPI ?
Afin d’avoir en votre possession la validation du stage lors du démarrage de votre activité, il est conseillé de vous inscrire plusieurs semaines auparavant. Cependant, depuis 2017, la Chambre des Métiers et de l'Artisanat proposer un SPI dans un délai de 30 jours à compter de la date de la déclaration d'activité.Qu’est-ce que l’artisan y apprend ?
Le stage a pour objectif de vous informer de tous les moyens qui vont vous permettre de bien gérer votre entreprise. Différents sujets sont abordés :- Création d’une entreprise : immatriculation, définition du métier de chef d’entreprise et les étapes permettant de créer sa propre entreprise.
- Études de marché : définition de l'étude du marché et comment la construire selon son activité et son secteur.
- Gestion financière et prévisionnelle : recherche de financement, construire un plan de financement, présenter un projet de financement à son banquier, les assurances.
- Gestion d’une entreprise artisanale : obligations comptables, suivi de la trésorerie, relance et gestion des impayés, mise en place de tableaux de bord, choisir un comptable, différents réseaux et interlocuteurs que rencontre le dirigeant de l’entreprise. Embaucher son premier salarié, son premier apprenti, comment gérer les priorités et son temps.
- Législation des activités artisanales : formes juridiques et leurs conséquences fiscales, la TVA, la couverture sociale de l’artisan
Les limites du SPI face aux défis contemporains de l'artisan
Le SPI offre indéniablement une base solide pour appréhender les fondamentaux de la création d'entreprise artisanale. Les 30 heures de formation couvrent l'essentiel : gestion financière, obligations comptables, formes juridiques. Cependant, cette approche généraliste montre ses limites face aux spécificités actuelles du métier d'artisan.
La réalité du terrain révèle des besoins plus pointus. Comment gérer efficacement sa trésorerie quand on enchaîne les chantiers ? Comment optimiser ses déclarations quand on travaille seul ? Ces questions pratiques nécessitent des réponses concrètes que le format traditionnel du SPI peine à fournir.
L'émergence des outils numériques : une révolution silencieuse
Cette évolution explique pourquoi de nombreux artisans complètent leur formation initiale par une veille technologique permanente. Les solutions digitales transforment radicalement la gestion quotidienne de l'entreprise artisanale.
Prenons l'exemple de la facturation. Là où le SPI enseigne les principes généraux de la facturation, la pratique impose aujourd'hui des choix technologiques déterminants. Faut-il privilégier un logiciel de facturation intégré ou une solution modulaire ? Comment s'assurer de la conformité fiscale tout en optimisant son temps ?
Ces interrogations concernent particulièrement l'auto-entrepreneur artisan qui doit jongler entre l'exécution technique de son métier et les obligations administratives croissantes.
Compte pro en ligne pour auto-entrepreneur : une révolution accessible
Parmi ces défis pratiques, l'organisation de la gestion financière occupe une place centrale. Le SPI aborde certes les relations bancaires, mais sans approfondir les spécificités de l'auto-entrepreneuriat.
Contrairement aux idées reçues, l'auto-entrepreneur n'a pas l'obligation légale d'ouvrir un compte bancaire professionnel. Cette nuance juridique cache pourtant une réalité plus complexe. Dès que votre chiffre d'affaires dépasse 10 000 euros pendant deux années consécutives, la séparation des flux devient obligatoire.
Cette contrainte réglementaire révèle en réalité une opportunité stratégique méconnue. Les néobanques professionnelles ont bouleversé l'écosystème traditionnel en proposant des solutions calibrées pour les TPE et les artisans.
L'avènement des comptes professionnels en ligne
Qonto, Shine, Revolut Business ou encore Pennylane transforment l'approche bancaire traditionnelle. Ces plateformes offrent des ouvertures de compte en moins de 48h, des tarifs compétitifs (généralement entre 9 et 25 euros mensuels) et surtout une intégration native avec les outils comptables modernes.
Cette dernière caractéristique change fondamentalement la donne pour l'artisan. Fini les saisies manuelles et les rapprochements fastidieux. La synchronisation automatique entre compte bancaire et logiciel comptable libère du temps pour l'activité productive.
Adapter l'outil à la spécificité de votre métier
Cette réflexion technologique doit s'articuler autour de votre réalité opérationnelle. Un électricien effectuant principalement des dépannages chez les particuliers privilégiera un compte avec terminal de paiement mobile intégré. L'encaissement immédiat sécurise sa trésorerie et professionnalise sa démarche.
À l'inverse, un ébéniste travaillant sur commande nécessitera des fonctionnalités avancées de gestion des acomptes et des échéanciers. La planification financière devient alors déterminante pour équilibrer les flux de trésorerie sur plusieurs mois.
Cette approche personnalisée prolonge naturellement les enseignements du SPI. Anticiper vos besoins opérationnels spécifiques permet d'éviter les changements coûteux en cours d'activité et transforme la technologie en véritable levier de performance.
Artisans : le stage de préparation à l’installation (SPI) est-il obligatoire ?