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Mise en sommeil d’une SAS : guide pratique, conséquences et conseils

La mise en sommeil d’une SAS (Société par Actions Simplifiée) est une démarche qui permet de suspendre temporairement l’activité de l’entreprise sans la dissoudre. Voici un article complet pour comprendre la procédure, ses conséquences et les points de vigilance, illustré d’exemples concrets.

Mise en sommeil d’une SAS : guide pratique, conséquences et conseils

La procédure de mise en sommeil : un cheminement balisé

La mise en sommeil d’une SAS, bien que flexible dans son intention, est une démarche formelle qui requiert le respect d’étapes précises. Ignorer ces étapes pourrait entraîner des complications, voire l’invalidité de la procédure. Nous allons détailler chaque phase, en soulignant les points de vigilance et les meilleures pratiques.


Tout commence par une décision. Cette décision, fondamentale, doit être prise par l’organe compétent au sein de la SAS. Généralement, il s’agit du président de la SAS, mais les statuts de votre société peuvent prévoir une autre instance, comme une assemblée générale extraordinaire des associés. Il est impératif de consulter attentivement vos statuts pour identifier l’organe décisionnel approprié ; une erreur à ce stade pourrait vicier l’ensemble de la procédure. La décision doit être mûrement réfléchie, car elle engage l’entreprise dans une période d’inactivité aux conséquences juridiques et fiscales non négligeables. Il ne s’agit pas d’une simple pause informelle, mais d’un acte juridique qui doit être formalisé.


Une fois la décision prise, elle doit être consignée dans un document officiel : le procès-verbal (PV). Ce PV est la preuve écrite de la volonté de la société de se mettre en sommeil. Il doit contenir des informations essentielles : la date de la décision, l’identité de l’organe décisionnel, la date d’effet de la mise en sommeil, et la durée envisagée de cette inactivité. Bien que la durée maximale soit de deux ans, il est judicieux de la préciser dans le PV si vous avez une idée précise de la période d’inactivité. Ce document est d’une importance capitale ; il sera exigé par les autorités compétentes et constitue une trace indélébile de votre démarche. Sa rédaction doit être soignée, précise, et sans ambiguïté.

Procédure étape par étape de la mise en sommeil d’une entreprise

1. Prendre la décision de mise en sommeil

  • La décision est prise par le président de la SAS (ou l’organe compétent selon les statuts).
  • Rédaction d’un procès-verbal (PV) actant la mise en sommeil.

2. Déclarer la mise en sommeil

  • Remplir le formulaire M2 (modification d’une personne morale).
  • Joindre le PV de décision.
  • Déposer le dossier au greffe du tribunal de commerce compétent ou effectuer la démarche en ligne via le guichet unique.
  • Régler les frais de greffe (environ 190 € en 2025).

3. Publication (optionnelle)

  • La publication dans un journal d’annonces légales n’est pas obligatoire, mais peut être recommandée dans certains contextes.

4. Conséquences immédiates

  • La SAS cesse toute activité commerciale, mais reste juridiquement existante.

Conséquences de la mise en sommeil

Conséquences fiscales

  • Obligation de déposer les comptes annuels et déclarations fiscales, même si elles sont à zéro.
  • Dispense de TVA si aucune opération n’est réalisée.
  • Pas d’impôt sur les sociétés (IS) en l’absence d’activité.

Conséquences sociales

  • Absence de cotisations sociales si la SAS n’a pas de salariés et que le président n’est pas rémunéré.
  • Déclaration sociale à effectuer pour signaler la cessation temporaire d’activité.

Conséquences administratives

  • Maintien de l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
  • Obligation de mentionner la mise en sommeil sur tous les documents officiels.
  • Durée maximale de la mise en sommeil : 2 ans. Passé ce délai, il faudra reprendre l’activité ou dissoudre la société.

Fonctionnement du compte bancaire pendant la mise en sommeil

  • Le compte bancaire de la SAS reste ouvert pendant la période de mise en sommeil. Il n’est pas gelé ni clôturé automatiquement, car la société continue d’exister juridiquement.
  • Vous pouvez continuer à effectuer les opérations nécessaires à la vie sociale de la société : paiement des frais bancaires, règlement d’éventuels impôts ou taxes, paiement du siège social ou d’assurances, etc.
  • Cependant, aucune opération commerciale (facturation, encaissement de clients, paiements de fournisseurs liés à l’activité) ne doit être réalisée pendant la période d’inactivité. Seules les opérations strictement nécessaires à la gestion administrative sont autorisées.

Assemblées annuelles et obligations de gestion

  • La tenue des assemblées annuelles reste obligatoire, même en cas de mise en sommeil. La SAS doit continuer à respecter ses obligations légales : approbation des comptes annuels, établissement du rapport de gestion (si applicable), dépôt des comptes au greffe, etc.
  • Même si les comptes sont à zéro (absence d’activité), un procès-verbal d’assemblée doit être rédigé pour constater l’approbation des comptes et la poursuite de la société en sommeil.
  • Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions, notamment une injonction de dépôt des comptes ou la radiation d’office de la société.


La déclaration de mise en sommeil : l’officialisation de l’inactivité

Après la prise de décision et la rédaction du PV, l’étape suivante consiste à déclarer officiellement cette mise en sommeil. Cette déclaration s’effectue auprès du greffe du tribunal de commerce dont dépend le siège social de votre SAS. C’est une formalité obligatoire qui rend la mise en sommeil opposable aux tiers, c’est-à-dire qu’elle est reconnue et s’applique à l’égard de tous. Sans cette déclaration, la mise en sommeil n’aurait aucune valeur juridique et votre société serait toujours considérée comme active, avec toutes les obligations que cela implique.


Pour ce faire, vous devrez remplir le formulaire M2, un document Cerfa dédié aux modifications d’une personne morale. Ce formulaire est un élément central de la déclaration ; il doit être complété avec la plus grande rigueur, en veillant à ce que toutes les informations soient exactes et conformes à la décision prise. Une erreur, même minime, sur ce formulaire peut entraîner un rejet de votre dossier et retarder considérablement la procédure. Il est donc conseillé de le remplir avec attention, voire de se faire accompagner par un professionnel si vous avez le moindre doute. Vous devrez joindre à ce formulaire le procès-verbal de décision que vous avez préalablement rédigé.


La démarche peut être effectuée de deux manières : soit en déposant physiquement le dossier au greffe du tribunal de commerce, soit en l’effectuant en ligne via le guichet unique. Le guichet unique est une plateforme dématérialisée qui centralise les formalités des entreprises ; son utilisation est de plus en plus encouragée, car elle simplifie et accélère les procédures. Quelle que soit la méthode choisie, des frais de greffe seront à régler. Ces frais, d’environ 190 € en 2025, sont obligatoires et couvrent les coûts administratifs liés à l’enregistrement de la modification. Il est important de les anticiper dans votre budget.

La publication : une option à considérer

Contrairement à d’autres modifications statutaires, la publication dans un journal d’annonces légales (JAL) n’est pas une obligation légale pour la mise en sommeil d’une SAS. Cependant, elle peut être fortement recommandée dans certains cas. Pourquoi opter pour une publication si elle n’est pas obligatoire ? La publication confère une publicité supplémentaire à votre démarche ; elle informe un public plus large de la mise en sommeil de votre société. Cela peut être utile pour vos partenaires commerciaux, vos fournisseurs, ou vos clients, afin d’éviter toute confusion ou malentendu concernant l’inactivité de votre entreprise. C’est une mesure de transparence qui peut renforcer la confiance et prévenir d’éventuels litiges. Si vous avez des créanciers importants ou des relations commerciales complexes, cette publication peut s’avérer être une sage précaution. Elle démontre votre bonne foi et votre volonté de communiquer clairement sur la situation de votre SAS.

Les conséquences de la mise en sommeil : un état des lieux détaillé

Une fois la déclaration enregistrée par le greffe, la mise en sommeil prend effet. La conséquence la plus directe et la plus évidente est la cessation de toute activité commerciale. Votre SAS ne peut plus émettre de factures, réaliser de ventes, ni fournir de services. Elle entre dans une période de dormance active, où son existence juridique est maintenue, mais son activité économique est suspendue. Il est essentiel de bien comprendre cette distinction : la société existe toujours, elle a toujours un numéro SIREN, un siège social, mais elle est inactive sur le plan commercial. Cette période d’inactivité doit être respectée scrupuleusement ; toute activité commerciale, même minime, pendant la période de mise en sommeil pourrait remettre en question la validité de la procédure et entraîner des sanctions. C’est une période de transition, un temps de réflexion, ou de préparation pour une future reprise. Nous allons maintenant explorer les conséquences plus spécifiques de cette mise en sommeil, notamment sur les plans fiscal, social et administratif, des aspects qui méritent une attention particulière. Ils sont souvent source d’interrogations, et nous allons y apporter des réponses claires et précises.


La mise en sommeil d’une SAS n’est pas un acte anodin ; elle entraîne une série de conséquences qui touchent divers aspects de la vie de l’entreprise. Il est impératif de les maîtriser pour éviter toute mauvaise surprise et s’assurer que cette période d’inactivité se déroule sans encombre. Nous allons passer en revue les implications fiscales, sociales et administratives, des domaines où la vigilance est de mise.

Conséquences fiscales : des obligations persistantes, des allégements notables

Malgré l’inactivité commerciale, la SAS en sommeil n’est pas totalement libérée de ses obligations fiscales. C’est un point essentiel à comprendre, car beaucoup pensent, à tort, que l’absence d’activité rime avec l’absence de déclarations. Il n’en est rien. La société conserve son existence juridique ; elle est donc toujours soumise à certaines formalités. Vous devrez, par exemple, continuer à déposer les comptes annuels auprès du greffe du tribunal de commerce. Ces comptes, même s’ils affichent un chiffre d’affaires nul ou des opérations limitées, doivent être établis et validés selon les règles comptables en vigueur. De même, les déclarations fiscales habituelles, telles que la déclaration de résultats, doivent être déposées. Elles seront, bien souvent, des déclarations à zéro, mais leur dépôt est une obligation formelle. Le non-respect de cette obligation peut entraîner des pénalités, des amendes, et remettre en cause le bénéfice de la mise en sommeil.


Cependant, la mise en sommeil apporte aussi des allégements significatifs. Si aucune opération n’est réalisée, la SAS est dispensée de TVA. C’est une simplification administrative et financière non négligeable, car elle vous évite la gestion et le dépôt des déclarations de TVA. De plus, en l’absence d’activité génératrice de revenus, il n’y aura pas d’impôt sur les sociétés (IS) à payer. C’est une économie substantielle, car l’IS représente une charge importante pour les entreprises en activité. Il est important de noter que si des opérations exceptionnelles, comme la vente d’un actif, venaient à se produire pendant la période de sommeil, elles pourraient générer de l’IS et nécessiteraient une déclaration spécifique. La règle est simple : pas de chiffre d’affaires, pas de TVA ; pas de bénéfice, pas d’IS. C’est une respiration fiscale bienvenue pour une entreprise en pause.

Conséquences sociales : une gestion allégée, mais des points à surveiller

Sur le plan social, la mise en sommeil d’une SAS est particulièrement avantageuse si la société n’emploie pas de salariés. En effet, en l’absence de cotisations sociales liées à des salaires, la charge sociale de l’entreprise est considérablement réduite. C’est une des raisons pour lesquelles cette option est souvent privilégiée par les petites structures ou les entreprises unipersonnelles. Si le président de la SAS n’est pas rémunéré pendant la période de sommeil, il n’y aura pas non plus de cotisations sociales à verser pour son mandat social. C’est une économie directe et immédiate.


Néanmoins, une déclaration sociale reste nécessaire pour signaler la cessation temporaire d’activité. Cette déclaration informe les organismes sociaux de la situation de votre entreprise et permet de suspendre les appels de cotisations. Il est crucial de ne pas négliger cette formalité, car elle garantit que vous ne serez pas relancé pour des cotisations indues. Si la SAS avait des salariés avant la mise en sommeil, leur situation doit être gérée avant la déclaration d’inactivité : licenciement, rupture conventionnelle, ou transfert. La mise en sommeil n’est pas une solution pour se décharger des obligations liées aux contrats de travail. C’est une nuance importante à considérer avant d’engager la procédure.

Conséquences administratives : le maintien de l’identité, la contrainte de la durée

Administrativement, la SAS en sommeil maintient son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Elle conserve son identité juridique, son numéro SIREN, et son siège social. C’est une différence majeure avec la dissolution, où la société est radiée du RCS. Le maintien de l’immatriculation facilite grandement la reprise d’activité future, car il n’est pas nécessaire de recréer une nouvelle entité. C’est un gain de temps et d’argent considérable.


Une obligation importante est la mention de la mise en sommeil sur tous les documents officiels de la société. Cela inclut les courriers, les factures (si des opérations exceptionnelles sont réalisées), les devis, et tout autre document émanant de la SAS. Cette mention informe les tiers de l’état d’inactivité de l’entreprise et évite toute confusion. C’est une mesure de transparence qui protège à la fois la société et ses interlocuteurs.


Enfin, la contrainte majeure de la mise en sommeil est sa durée maximale : deux ans. C’est une période fixe, non renouvelable. Passé ce délai, la SAS ne peut plus rester en sommeil. Vous avez alors deux options : soit reprendre l’activité, ce qui implique de déclarer la fin de la mise en sommeil et de relancer l’activité commerciale ; soit dissoudre la société. Cette limite de temps est un élément crucial à intégrer dans votre réflexion. La mise en sommeil est une solution temporaire, une parenthèse, et non un état permanent. Il est donc impératif d’anticiper la fin de cette période et de planifier la suite. Ne pas le faire pourrait entraîner des complications, des pénalités, et une perte de contrôle sur la situation de votre entreprise. La reprise d’activité, tout comme la dissolution, sont des procédures qui nécessitent également des formalités spécifiques, que nous aborderons plus loin. La clarté et l’anticipation sont vos meilleurs alliés dans cette démarche.

Avantages, inconvénients et alternatives : peser le pour et le contre

La décision de mettre une SAS en sommeil ne doit pas être prise à la légère. Elle présente des atouts indéniables, mais aussi des limites et des contraintes. Il est donc essentiel de bien peser le pour et le contre, et d’explorer les alternatives possibles, pour s’assurer que cette option est la plus pertinente pour votre situation. Nous allons détailler ces différents aspects, afin de vous offrir une vision complète.

Les avantages de la mise en sommeil : une bouffée d’air frais pour l’entrepreneur

Le principal avantage de la mise en sommeil est la suspension temporaire de l’activité. C’est une solution idéale pour les entrepreneurs qui souhaitent faire une pause, pour des raisons personnelles (maladie, congé parental, reconversion temporaire) ou professionnelles (réorientation stratégique, attente d’un nouveau projet, période de transition). Elle permet de ne pas dissoudre la société, ce qui serait une démarche plus lourde et plus coûteuse, tout en stoppant les flux commerciaux et les charges courantes liées à l’activité. C’est une véritable bouffée d’air frais, un temps de répit qui peut être mis à profit pour se ressourcer ou préparer l’avenir.


Un autre atout majeur est la facilité de reprise d’activité. Puisque la société conserve son immatriculation et son existence juridique, il est relativement simple de la réactiver. Il suffit de déclarer la fin de la mise en sommeil et de relancer les opérations. Cela évite toutes les formalités complexes et coûteuses liées à la création d’une nouvelle entreprise, telles que la rédaction de nouveaux statuts, l’apport de capital, ou l’immatriculation au RCS. C’est un gain de temps et d’énergie considérable, qui rend la mise en sommeil particulièrement attractive pour ceux qui envisagent une reprise à moyen terme.


Enfin, le coût réduit par rapport à une clôture définitive est un argument de poids. La dissolution et la liquidation d’une société sont des procédures complexes, longues, et onéreuses. Elles impliquent des frais de publication, des honoraires de liquidateur, et des démarches administratives lourdes. La mise en sommeil, en comparaison, est une option beaucoup plus économique. Les frais se limitent principalement aux frais de greffe pour la déclaration, qui sont modérés. Cette différence de coût peut être déterminante pour les petites structures ou les entreprises qui ne disposent pas de ressources financières importantes pour une liquidation.

Les inconvénients et limites : des contraintes à ne pas ignorer

Malgré ses avantages, la mise en sommeil n’est pas sans inconvénients. La principale contrainte est sa durée limitée à deux ans. Cette période est fixe et non renouvelable. Cela signifie que la mise en sommeil n’est pas une solution à long terme pour une inactivité prolongée. Si vous anticipez une pause de plus de deux ans, il faudra envisager d’autres options dès le départ. Cette limite de temps peut être un facteur de stress pour certains entrepreneurs, qui se sentent pressés par le temps pour relancer leur activité ou prendre une décision définitive.


De plus, la SAS en sommeil conserve certaines obligations administratives et fiscales. Comme nous l’avons vu, le dépôt des comptes annuels et des déclarations fiscales reste obligatoire, même si elles sont à zéro. Cela signifie que vous ne pouvez pas complètement vous désengager de la gestion de votre entreprise. Il faut maintenir une veille administrative et s’assurer que toutes les formalités sont respectées. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des pénalités et remettre en cause le bénéfice de la mise en sommeil. C’est une charge mentale et administrative qui, bien que réduite, n’est pas nulle.


Enfin, des frais de greffe sont à prévoir pour la déclaration de mise en sommeil. Bien que modérés par rapport à une liquidation, ils représentent tout de même une dépense. Il est important de les intégrer dans votre réflexion et de ne pas les sous-estimer. Chaque euro compte, surtout lorsque l’activité est suspendue.

Les alternatives à la mise en sommeil : d’autres chemins possibles

Si la mise en sommeil ne correspond pas à vos besoins ou à votre situation, d’autres alternatives existent. La première est la dissolution-liquidation. C’est la procédure qui met fin définitivement à l’existence juridique de la société. Elle est choisie lorsque l’entrepreneur ne souhaite pas reprendre l’activité, ou lorsque la société est en difficulté financière et ne peut plus poursuivre son exploitation. C’est une démarche lourde, qui implique la réalisation de l’actif, le paiement des dettes, et la radiation du RCS. Elle est irréversible et doit être envisagée avec l’aide d’un expert-comptable ou d’un avocat.


Une autre alternative est la cession de la société. Si vous souhaitez vous désengager de votre entreprise, mais que celle-ci a encore de la valeur, vous pouvez envisager de la vendre. Cela permet de récupérer un capital et de transmettre l’activité à un nouveau repreneur. La cession peut être partielle ou totale, et elle implique des négociations, des audits, et des formalités juridiques. C’est une option intéressante pour ceux qui ont bâti une entreprise viable et qui souhaitent passer le relais.


Enfin, si l’inactivité est très courte ou si vous n’êtes pas certain de la durée, vous pouvez simplement maintenir l’activité à un niveau minimal. Cela signifie que la société continue d’exister et de fonctionner, mais avec un chiffre d’affaires très faible ou nul. Cette option évite les formalités de mise en sommeil, mais elle implique de maintenir toutes les obligations fiscales et sociales d’une entreprise en activité, même si elles sont à zéro. Elle peut être adaptée pour des pauses très courtes, mais elle devient rapidement coûteuse et contraignante si l’inactivité se prolonge. Le choix de l’alternative dépendra de votre situation spécifique, de vos objectifs à court et long terme, et de la viabilité de votre entreprise. Il est toujours recommandé de consulter des professionnels pour vous aider à prendre la meilleure décision.

Les conditions préalables à la mise en sommeil : qui peut en bénéficier ?

La mise en sommeil n’est pas une solution universelle ; elle est soumise à des conditions spécifiques qui déterminent son éligibilité. Il est impératif de vérifier que votre SAS remplit ces critères avant d’engager la procédure, car une non-conformité pourrait entraîner le rejet de votre demande ou la remise en cause de la validité de la mise en sommeil. Nous allons détailler ces conditions, pour que vous puissiez évaluer si cette option est pertinente pour votre entreprise.

L’absence d’activité : le critère fondamental

La condition la plus évidente, et la plus fondamentale, est l’absence d’activité commerciale. La mise en sommeil est destinée aux entreprises qui cessent temporairement toute exploitation. Cela signifie que la SAS ne doit plus réaliser de chiffre d’affaires, ne doit plus acheter ni vendre de biens ou de services. Si votre entreprise continue à générer des revenus, même minimes, ou à avoir des charges d’exploitation liées à une activité, elle n’est pas éligible à la mise en sommeil. C’est une distinction cruciale ; la mise en sommeil n’est pas un moyen de réduire les charges d’une activité ralentie, mais bien de suspendre totalement l’activité économique. Toute tentative de contourner cette règle pourrait être interprétée comme une fraude et entraîner des sanctions.

L’absence de salariés : une condition non obligatoire, mais fortement recommandée

Bien que la loi ne l’impose pas formellement, la mise en sommeil est très fortement recommandée pour les SAS qui n’ont pas de salariés. En effet, si votre entreprise emploie du personnel, la mise en sommeil ne vous dispense pas de vos obligations d’employeur. Vous devrez continuer à verser les salaires, les cotisations sociales, et respecter toutes les dispositions du droit du travail. Cela annulerait une grande partie des avantages financiers de la mise en sommeil, qui résident justement dans la réduction des charges sociales. Si vous avez des salariés, il est impératif de gérer leur situation avant d’engager la procédure de mise en sommeil : licenciement, rupture conventionnelle, ou reclassement. Ne pas le faire pourrait entraîner des litiges prud’homaux et des coûts imprévus. C’est pourquoi, dans la pratique, la mise en sommeil est quasi exclusivement réservée aux structures sans personnel, ou à celles qui ont résolu la question de l’emploi avant la déclaration d’inactivité.

Une situation financière saine : éviter la confusion avec les difficultés

La mise en sommeil est une décision volontaire du dirigeant, prise dans un contexte de bonne santé financière de l’entreprise. Elle ne doit en aucun cas être confondue avec une situation de difficultés financières ou de cessation des paiements. Si votre SAS est en état de cessation des paiements (c’est-à-dire qu’elle ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible), la mise en sommeil n’est pas la solution. Dans ce cas, vous devez engager une procédure collective (redressement judiciaire ou liquidation judiciaire) auprès du tribunal de commerce. Tenter une mise en sommeil alors que l’entreprise est en difficulté pourrait être considéré comme une faute de gestion et engager la responsabilité du dirigeant. La mise en sommeil est une pause choisie, non une fuite en avant face aux problèmes. Elle suppose que la société dispose des ressources suffisantes pour couvrir les frais résiduels pendant la période d’inactivité, et qu’elle n’a pas de dettes insurmontables.

Le respect de la durée maximale : une contrainte à anticiper

Comme nous l’avons déjà souligné, la mise en sommeil est limitée à une durée maximale de deux ans. Cette contrainte est absolue. Il est donc essentiel d’anticiper cette échéance dès le départ. Si vous savez que votre période d’inactivité dépassera cette durée, il est préférable d’envisager d’autres options, comme la dissolution-liquidation, dès le début. La mise en sommeil n’est pas un mécanisme de report indéfini. Elle est conçue pour des pauses temporaires, permettant à l’entreprise de se réorganiser ou d’attendre des conditions plus favorables. Le non-respect de cette durée maximale peut entraîner la radiation d’office de la société par le greffe, avec toutes les conséquences que cela implique. C’est une épée de Damoclès qui doit être prise en compte dans votre planification. La clarté de votre intention et la rigueur dans le suivi de cette durée sont primordiales pour le succès de cette démarche.

La sortie de mise en sommeil : le réveil de la SAS

Après une période de dormance, la SAS en sommeil doit, à un moment donné, se réveiller. Cette sortie de mise en sommeil est une étape cruciale, qui peut prendre deux formes principales : la reprise d’activité ou la dissolution. Chacune de ces options implique des démarches spécifiques et des conséquences différentes. Il est essentiel de les anticiper et de les planifier avec soin, pour assurer une transition en douceur et éviter toute complication.

La reprise d’activité : le retour à la vie économique

Si la mise en sommeil a été une parenthèse temporaire, la reprise d’activité est l’objectif final. C’est le scénario le plus souhaitable, celui qui valide la pertinence de la démarche initiale. Pour réactiver votre SAS, vous devrez suivre une procédure formelle, similaire à celle de la mise en sommeil, mais en sens inverse. La première étape consiste à prendre la décision de reprendre l’activité. Cette décision doit être actée par l’organe compétent (généralement le président) et consignée dans un nouveau procès-verbal. Ce PV doit clairement indiquer la date de reprise d’activité et la volonté de la société de retrouver son dynamisme économique.


Ensuite, vous devrez déclarer cette reprise d’activité auprès du greffe du tribunal de commerce. Pour cela, vous utiliserez à nouveau le formulaire M2, en cochant cette fois la case correspondant à la reprise d’activité. Vous devrez joindre le PV de décision et régler les frais de greffe associés. Une fois la déclaration enregistrée, la SAS est officiellement réactivée. Elle retrouve toutes ses obligations fiscales et sociales, et peut reprendre son activité commerciale normalement. Il est important de noter que cette reprise d’activité doit être effective ; la société doit réellement recommencer à générer du chiffre d’affaires et à fonctionner. C’est le moment de relancer vos projets, de renouer avec vos clients, et de redonner vie à votre entreprise. C’est une période excitante, mais qui demande une bonne organisation et une planification rigoureuse.

La dissolution : la fin de l’aventure entrepreneuriale

Si, à l’issue de la période de mise en sommeil, vous décidez de ne pas reprendre l’activité, la seule option restante est la dissolution de la société. C’est une décision lourde de conséquences, qui met fin définitivement à l’existence juridique de la SAS. La dissolution est suivie d’une phase de liquidation, au cours de laquelle les actifs de la société sont réalisés (vendus), les dettes sont payées, et le boni ou mali de liquidation est réparti entre les associés. C’est une procédure complexe, qui nécessite l’intervention d’un liquidateur et le respect de nombreuses formalités juridiques et fiscales. Elle est irréversible et doit être envisagée avec l’aide d’un expert-comptable ou d’un avocat.


La décision de dissoudre la société est prise en assemblée générale extraordinaire des associés. Un procès-verbal de dissolution est rédigé, et un liquidateur est nommé. La dissolution doit être déclarée au greffe du tribunal de commerce, et une annonce légale doit être publiée. Une fois la liquidation terminée, la société est radiée du Registre du Commerce et des Sociétés. C’est la fin de l’aventure entrepreneuriale pour cette entité. Il est crucial de ne pas laisser la situation s’enliser après la période de mise en sommeil. Ne pas prendre de décision, c’est s’exposer à une radiation d’office par le greffe, ce qui peut entraîner des complications et des responsabilités pour le dirigeant. La proactivité est essentielle pour gérer la fin de la mise en sommeil, qu’il s’agisse d’une reprise ou d’une dissolution. Nous vous encourageons à anticiper cette échéance et à prendre les mesures nécessaires en temps voulu.

Le rôle des acteurs pendant la mise en sommeil : qui fait quoi ?

Pendant la période de mise en sommeil, bien que l’activité commerciale soit suspendue, la SAS continue d’exister. Cela signifie que certains acteurs conservent des rôles et des responsabilités. Comprendre qui fait quoi est essentiel pour assurer une gestion sereine de cette période d’inactivité et éviter les écueils. Nous allons détailler les rôles du président, des associés, et des éventuels conseils externes.

Le président de la SAS : le gardien du temple

Le président de la SAS demeure l’organe de direction principal, même pendant la mise en sommeil. C’est lui qui est responsable de la gestion administrative de la société. Ses missions principales incluent : la prise de décision concernant la mise en sommeil et sa sortie ; la signature des documents officiels, tels que le procès-verbal de décision et le formulaire M2 ; le dépôt des comptes annuels et des déclarations fiscales, même si elles sont à zéro. Il doit également veiller au respect de la durée maximale de deux ans et anticiper la fin de cette période. Le président est le garant de la conformité de la SAS aux obligations légales et réglementaires, même en l’absence d’activité commerciale. Sa vigilance est primordiale pour éviter toute déconvenue. Il est le point de contact principal pour l’administration et les tiers, et c’est sur lui que repose la responsabilité de maintenir la société en règle.

Les associés : des droits et des devoirs maintenus

Les associés de la SAS conservent leurs droits et leurs devoirs pendant la mise en sommeil. Ils restent propriétaires de leurs actions et conservent leur droit de vote lors des assemblées générales. Bien que l’activité soit suspendue, des assemblées peuvent être nécessaires pour approuver les comptes annuels, prendre des décisions importantes concernant l’avenir de la société (reprise d’activité, dissolution), ou modifier les statuts si besoin. Les associés ont également un droit d’information permanent sur la situation de la société. Le président doit les tenir informés des démarches entreprises et de l’état d’avancement de la mise en sommeil. Il est important de maintenir une communication transparente avec les associés, surtout si la période d’inactivité se prolonge. Leur implication, même passive, est un gage de bonne gouvernance.

Les conseils externes : des alliés précieux

Faire appel à des conseils externes est souvent une sage décision, même pour une SAS en sommeil. L’expert-comptable est un allié indispensable pour la gestion des obligations fiscales et comptables. Il peut vous aider à établir les comptes annuels, à remplir les déclarations fiscales, et à s’assurer que toutes les formalités sont respectées. Son expertise est précieuse pour éviter les erreurs et les pénalités. Il peut également vous conseiller sur les implications fiscales de la mise en sommeil et vous aider à optimiser votre situation.


L’avocat spécialisé en droit des sociétés est également un conseil de choix, surtout si la situation est complexe ou si des questions juridiques se posent. Il peut vous accompagner dans la rédaction des procès-verbaux, la vérification des statuts, et la gestion des relations avec le greffe du tribunal de commerce. En cas de litige ou de difficulté, son intervention peut être déterminante. Il est particulièrement utile pour anticiper les conséquences juridiques de la mise en sommeil et pour vous aider à prendre des décisions éclairées concernant la reprise d’activité ou la dissolution. Ces professionnels sont là pour vous guider et vous sécuriser dans cette période particulière de la vie de votre entreprise. Ne sous-estimez jamais l’importance de leurs conseils ; ils peuvent vous faire économiser du temps, de l’argent, et bien des soucis.

Conseils pratiques et points de vigilance : naviguer la mise en sommeil avec sérénité

La mise en sommeil d’une SAS, bien que simplifiée par rapport à une liquidation, n’en demeure pas moins une période qui requiert une attention particulière. Pour que cette phase d’inactivité se déroule sans accroc et que vous puissiez en tirer le meilleur parti, il est essentiel de suivre quelques conseils pratiques et de rester vigilant sur certains points. Nous allons vous guider à travers ces bonnes pratiques, pour une gestion optimale de votre SAS en sommeil.

1. Anticiper la durée maximale : le maître-mot de la planification

Le conseil le plus important est sans doute l’anticipation de la durée maximale de deux ans. Cette échéance est inéluctable ; elle ne peut être ni prolongée, ni renouvelée. Dès le moment où vous décidez de mettre votre SAS en sommeil, vous devez avoir une idée claire de ce que vous ferez à l’issue de cette période. Allez-vous reprendre l’activité ? Allez-vous dissoudre la société ? Cette réflexion doit être menée en amont, car elle influencera vos décisions et vos actions pendant la période de sommeil. Ne pas anticiper, c’est risquer de se retrouver au pied du mur, contraint de prendre une décision hâtive, potentiellement coûteuse ou préjudiciable. Une planification rigoureuse vous permettra d’aborder la fin de la mise en sommeil avec sérénité, en ayant déjà défini votre stratégie future. C’est un élément clé de la réussite de cette démarche.

2. Maintenir une veille administrative et fiscale : l’inactivité ne rime pas avec l’oubli

Même en sommeil, votre SAS conserve des obligations administratives et fiscales. Il est crucial de ne pas les négliger. Vous devrez continuer à recevoir le courrier de l’administration fiscale, des organismes sociaux, ou du greffe. Assurez-vous que votre adresse de siège social est toujours valide et que vous avez accès à votre boîte aux lettres. Le dépôt des comptes annuels et des déclarations fiscales reste une formalité obligatoire, même si elles sont à zéro. Mettez en place un calendrier de rappels pour ne manquer aucune échéance. Une petite erreur ou un oubli peut entraîner des pénalités, des relances, et des complications inutiles. La vigilance est de mise ; l’inactivité commerciale ne signifie pas une absence totale de gestion. C’est une erreur fréquente, et nous vous encourageons à l’éviter.

3. Gérer les dettes et les créances : un bilan clair avant la pause

Avant de mettre votre SAS en sommeil, il est fortement recommandé de faire un bilan précis de vos dettes et de vos créances. Idéalement, la société devrait être la plus saine possible sur le plan financier avant d’entrer en période d’inactivité. Si vous avez des dettes, assurez-vous d’avoir un plan pour les gérer pendant la période de sommeil. Les créanciers peuvent toujours réclamer leur dû, même si la société est en sommeil. De même, si vous avez des créances, essayez de les recouvrer avant la mise en sommeil, ou mettez en place un suivi rigoureux pour les récupérer pendant cette période. Une gestion proactive de votre passif et de votre actif vous évitera bien des soucis et des litiges potentiels. C’est une étape souvent sous-estimée, mais d’une importance capitale pour la tranquillité d’esprit du dirigeant.

4. Communiquer avec les parties prenantes : la transparence est votre alliée

Si vous avez des partenaires commerciaux, des fournisseurs, des clients importants, ou des banques, il peut être judicieux de les informer de la mise en sommeil de votre SAS. La transparence est toujours appréciée et peut prévenir les malentendus. Expliquez les raisons de cette pause et les perspectives d’avenir. Cela renforcera la confiance et maintiendra de bonnes relations, même pendant la période d’inactivité. Une communication claire et proactive est un atout, surtout si vous envisagez de reprendre l’activité avec les mêmes partenaires. C’est une marque de professionnalisme qui ne manquera pas d’être remarquée.

5. Consulter des professionnels : l’expertise à votre service

Enfin, et c’est un conseil que nous ne saurions trop répéter, n’hésitez jamais à consulter des professionnels. Un expert-comptable, un avocat spécialisé en droit des sociétés, ou un conseiller juridique peut vous apporter une aide précieuse à chaque étape de la mise en sommeil. Leur expertise vous garantira que la procédure est menée dans les règles de l’art, que toutes les obligations sont respectées, et que vous prenez les décisions les plus éclairées pour l’avenir de votre SAS. Ils peuvent vous aider à anticiper les difficultés, à optimiser votre situation fiscale et sociale, et à sécuriser l’ensemble de la démarche. C’est un investissement qui, bien souvent, vous fera économiser du temps, de l’argent, et bien des tracas. Leur rôle est de vous accompagner, de vous conseiller, et de vous rassurer. N’hésitez pas à solliciter leur avis ; c’est une démarche de bon sens qui peut faire toute la différence.


Référence:



Mise en sommeil d’une SAS : guide pratique, conséquences et conseils
Le Pavillon Des Entreprises, Didier SIX 8 juillet 2025
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