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Rolling forecast : la meilleure méthode pour faire un prévisionnel

Les entreprises naviguent aujourd'hui dans un environnement où l'incertitude règne en maître. Hausse brutale des droits de douane, cycles de taux chaotiques, tensions géopolitiques, ruptures des chaînes d'approvisionnement : ce cocktail explosif forme un horizon permanent d'instabilité. Pourtant, la majorité des organisations s'appuient encore sur un budget annuel figé, élaboré plusieurs mois avant le début de l'exercice ; quand il devient effectif, une partie de ses hypothèses a déjà vécu.

L'étude PwC 2024 sur l'efficacité des fonctions finance révèle que 72% des directeurs financiers considèrent l'acquisition et la rétention des talents comme un risque sérieux ou modéré pour leurs entreprises Source. Dans ce contexte, 47% des dirigeants d'entreprise modifient leur planification stratégique selon les conditions actuelles du marché.

Ce décalage entre planification statique et réalité mouvante conduit à trois impasses majeures :

  • Des décisions prises sur des données obsolètes, donc dangereuses
  • Une réactivité freinée par des cycles de révision interminables
  • Un climat interne orienté vers le contrôle du passé plutôt que la projection future

Dans ce contexte, prévoir ne suffit plus. Il faut prévoir en continu. C'est là toute la promesse du rolling forecast.


Qu'est-ce que le rolling forecast ?

Le terme "Rolling forecast", ou prévision glissante en français, désigne un processus de planification financière continue dans lequel les prévisions sont régulièrement mises à jour pour refléter les données réelles et les dernières informations disponibles.


Définition simple :

Un rolling forecast est une prévision financière qui s'étend constamment sur une période fixe à venir (par exemple 12 ou 18 mois), mise à jour régulièrement (mensuellement ou trimestriellement).

Dans un rolling forecast, les données sont bien mises à jour régulièrement — souvent tous les mois (mais parfois aussi tous les trimestres, selon l’entreprise).


Voici comment ça fonctionne :

  1. Mise à jour mensuelle :
    À la fin de chaque mois, on intègre les données réelles du mois écoulé (chiffre d’affaires, charges, ventes, etc.).

  2. Prolongation de la période de prévision :
    On ajuste les prévisions pour les 12 mois (ou 18, ou 24) à venir à partir du mois en cours.

  3. Adaptation aux écarts et nouvelles informations :
    Si les données réelles diffèrent beaucoup des prévisions, ou si de nouveaux éléments apparaissent (ex. : changement de prix, nouvelles commandes, crise économique), on corrige les hypothèses utilisées.


Ses caractéristiques clés sont donc au nombre de trois.

  • Les mises à jour régulières : mensuelles ou trimestrielles selon la volatilité du secteur. 
  • L'intégration des données réelles : les derniers chiffres opérationnels et financiers alimentent immédiatement le modèle. 
  • Une vision holistique qui combine compte de résultat, bilan et cash-flow pour éclairer les décisions stratégiques et tactiques.

Un exemple concret : un rolling forecast « 12 x 1 » prévoit toujours les douze mois à venir. En janvier, on projette de février à janvier N + 1 ; en février, on glisse sur mars-février N + 1, et ainsi de suite. L'entreprise pilote sur un ruban temporel sans rupture, plutôt que sur des photos annuelles figées.

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Différence entre rolling forecast et budget traditionnel

La différence entre un rolling forecast (prévision glissante) et un budget traditionnel réside principalement dans leur fréquence de mise à jour, leur flexibilité et leur finalité. Voici un tableau comparatif pour mieux comprendre :

Critère

Budget annuel traditionnel

Rolling forecast

Période couverte

12 mois fixes

12–24 mois glissants

Fréquence de révision

1 fois/an (voire deux)

Mensuelle/trimestrielle

Charge de travail initiale

Forte (phase budgétaire longue)

Répartie dans le temps

Souplesse

Faible, rigide

Élevée, ajustable

Valeur pour le pilotage

Contrôle ex-post

Anticipation temps réel

Le budget annuel ne suffit plus pour une raison simple : il repose sur les tendances passées et ignore les chocs de marché soudains. Son cycle d'élaboration (jusqu'à trois mois) consomme des ressources considérables pour des hypothèses parfois caduques lors de la mise en œuvre. Il fige des cibles de performance qui peuvent décourager l'initiative dès qu'un virage stratégique s'impose.


Les avantages concrets du rolling forecast

Anticiper plutôt que réagir

Les mises à jour fréquentes réduisent l'écart entre prévision et réalisé ; la direction peut corriger la trajectoire avant que les écarts ne se creusent. L'étude PwC 2024 montre que les entreprises du premier quartile consacrent désormais plus de 30% de leur temps à l'analyse métier, contre 24% précédemment.

Décisions éclairées par des données fraîches

L'intégration en temps réel des flux opérationnels renforce la précision des hypothèses. Elle limite les biais et la dépendance aux feuilles Excel isolées. Selon l'étude, 78% des contrôles financiers sont automatisés dans les entreprises performantes, contre 40% pour la médiane.

Meilleure communication entre finance et opérationnel

Chaque cycle glissant devient un point de dialogue régulier. Les responsables opérationnels comprennent l'impact direct de leurs actions sur les résultats ; cela stimule l'engagement et renforce la culture de la performance.

Cas d'usage transverses concrets

  • Trésorerie : projection dynamique des encaissements-décaissements pour sécuriser le besoin en fonds de roulement
  • Ressources humaines : adaptation mensuelle du plan de recrutement selon l'activité réelle
  • Ventes : recalibrage immédiat des objectifs commerciaux quand un marché décélère ou qu'un segment décolle
  • Production/supply chain : ajustement des volumes d'achat de matières premières selon la demande attendue

Cas concret : comment mettre en place un rolling forecast dans une PME ?

Mettre en place un rolling forecast ne demande pas une organisation très complexe, ni des ressources hors de portée. Ce qui compte, c'est la régularité des mises à jour et la capacité à mobiliser les bonnes données.


Les étapes clés pour structurer son forecast glissant

La première étape consiste à définir la durée de projection. Beaucoup d'entreprises optent pour 18 ou 24 mois ; ce format vous permet de garder une visibilité suffisante sans diluer l'information. Il faut ensuite construire le modèle sur des indicateurs financiers réellement pilotables : revenus, masse salariale, achats, investissements.

Voici les principaux postes à intégrer :

Catégorie

Postes à inclure

Revenus

Chiffre d'affaires par client, produit ou BU, carnet de commandes

Charges fixes

Masse salariale, loyers, abonnements, IT, frais généraux

Charges variables

Matières premières, sous-traitance, logistique, coûts indexés

Investissements

Dépenses programmées, renouvellement d'équipement, projets d'expansion

Encaissements clients

Délais de paiement, saisonnalité, taux de recouvrement

Décaissements fournisseurs

Échéances, conditions de règlement, achats engagés

Exceptions

Primes, acquisitions, litiges, provisions

Financement et trésorerie

Solde de départ, lignes de crédit, emprunts, remboursement de dette

Votre modèle doit pouvoir s'appuyer sur un historique suffisamment fiable pour dégager des tendances. Il doit laisser la place à des ajustements manuels ou pilotés par scénarios. L'important n'est pas d'être exhaustif, mais d'identifier les postes qui pèsent vraiment sur votre trésorerie et votre rentabilité.

Il faut également organiser une mise à jour régulière, à un rythme soutenable. La plupart des PME commencent par une révision mensuelle, en lien avec leurs clôtures de gestion.


Fréquence, outils et données nécessaires

Une fréquence mensuelle reste la plus adaptée pour une PME. L'essentiel est de caler ce rythme sur la disponibilité des données (clôtures comptables, reporting commercial, suivi des dépenses).

Côté outils, le tableur Excel reste courant, mais il montre rapidement ses limites en termes de fiabilité et de lisibilité. En utilisant une solution dédiée, vous allez pouvoir centraliser les flux, automatiser vos calculs et générer des vues consolidées sans ressaisie.

Sur le plan des données, inutile de chercher l'exhaustivité. Ce qui compte, c'est de fiabiliser vos postes clés : chiffre d'affaires par client ou segment, échéances fournisseurs, masse salariale, charges fixes majeures. Un bon forecast ne repose pas sur une grande quantité d'informations, mais plutôt sur la pertinence des données suivies.


CHEZ LPDE : COMMENT NOUS PROCÉDONS

LPDE a choisi de bâtir son rolling forecast sur Odoo comme socle ERP unique, connecté à Finthesis pour la couche de prévisions dynamiques.

Notre processus en quatre étapes :

Odoo comme fondation : les ventes, achats, stocks et comptabilité alimentent en temps réel une base unique, structurée et ouverte.

Finthesis pour la prévision : via API, Finthesis récupère chaque nuit les écritures et construit automatiquement un compte de résultat et un cash-flow prévisionnels sur 24 mois, intégrant saisonnalité et tendances historiques.

Processus opérationnel :

  • Le 5 de chaque mois, Finthesis met à jour le réalisé de M-1 depuis Odoo
  • Les managers ajustent dans une interface no-code les hypothèses clés : croissance des leads, délai moyen de règlement, indexation des coûts matières
  • Un scénario « base », un scénario « stress » et un scénario « ambitieux » sont générés ; la direction valide un plan cible


Pourquoi adopter cette approche maintenant ?

Du contrôle au pilotage : un changement de culture

Le rolling forecast incite les équipes à regarder devant elles. L'objectif n'est plus de « tenir » un budget négocié 18 mois plus tôt, mais de créer de la valeur en continu. L'étude PwC révèle que les directions financières et leurs clients internes s'accordent sur l'importance cruciale d'améliorer la communication et la collaboration sur les sujets métier.

Pression concurrentielle et exigence de réactivité

Dans un monde où un nouvel entrant peut bouleverser une niche en quelques mois, la capacité à reconfigurer budgets et ressources à cadence rapide devient un avantage décisif. Les entreprises du premier quartile génèrent 80% de leurs rapports de gestion à partir d'un référentiel de données, contre 50% pour la médiane.

Préparer demain sans subir aujourd'hui

Les directions financières n'ont plus le luxe d'attendre la clôture annuelle pour déclencher un plan d'action. Elles doivent disposer d'une boussole qui pivote en temps réel. Les investissements technologiques des fonctions finance ont bondi de 9% à 16% des dépenses totales entre 2017 et 2023 selon PwC.


Transformer la contrainte comptable en levier de décision

Son déploiement adossé à Odoo et Finthesis démontre qu'en automatisant la collecte de données et en glissant l'horizon de prévision, on libère la fonction finance du reporting post-mortem pour l'orienter vers le conseil stratégique.

Vous souhaitez découvrir comment un rolling forecast pourrait transformer votre propre modèle de gestion ? 

Échangeons-en et testez notre démonstration en ligne sur Finthesis connecté à Odoo.

Passons ensemble du budget subi à la performance choisie.



Sources principales :




Rolling forecast : la meilleure méthode pour faire un prévisionnel
Le Pavillon Des Entreprises, Didier SIX 30 juin 2025
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